SOUTERRAINS

Plus de 1600 souterrains creusés par l’homme ont été recensés sur les territoires des Dahoméens autour d’Abomey et de Bohicon, dont ceux du groupe d’Agonguinto (le musée). Ceux-ci ne constituent très certainement qu’un petit pourcentage du nombre total existant. Certains souterrains sont isolés, d’autres appartiennent à des ensembles plus ou moins grands comportant parfois plus de 100 souterrains. Il est intéressant de noter que l’on n’a jamais découvert de souterrains près du centre des domaines des Palais Royaux.

Les souterrains sont creusés dans un sol dur d’argile ferrallitique et possèdent des entrées verticales plutôt étroites menant à une ou plusieurs salles. Il en existe trois types différents, qui se succèdent historiquement les uns aux autres:


(1) Le plus ancien type de souterrain est aussi beau que complexe. Il comporte de nombreuses salles, mais reste simple d’accès.

(2) Le type suivant, présent au musée d’Agonguinto, possède une entrée plus longue et des chambres latérales qui descendent de la chambre principale.

(3) Le dernier type possède une longue entrée verticale et ne comporte qu’une salle.

La distribution des souterrains ne varie que très légèrement. Le plus ancien étant concentré autour de Kana, au sud-est d’Abomey, ce dernier possédant la distribution la plus large. Les souterrains datent de la fin du 17e jusqu’au début du 19e siècle. Ils sont donc contemporains du royaume dahoméen.

Carte montrant la distribution des différents types de souterrains.

Carte montrant la distribution des différents types de souterrains.

La population dahoméenne s’accorde sur le fait que les souterrains appartiennent « à l’époque des guerres » et/ou qu’ils ont été « utilisés pour recueillir de l’eau potable ». Ces deux affirmations sont probablement justes. L’eau des souterrains est toujours utilisée pour les travaux des champs. Une utilisation en tant que sépulture (ou même de voduns) est peu probable. Les premiers souterrains, appelés Type Kana, ont l’aspect d’entrepôts ou de bunkers souterrains. Le type suivant, le Type Agonguinto, date du milieu du 18e siècle. Il est conçu selon un modèle un peu plus précis. Il n’est pas exclu que les chambres plus profondes aient été creusées dans le but de collecter de l’eau. Les souterrains plus récents, en forme d’ampoule, du Type Didonou, datent du début du 19e siècle et semblent avoir essentiellement été creusés pour recueillir de l’eau. Mais tous ont pu être utilisés pour cacher des choses qui y étaient entreposées. En langage Fongbe, un souterrain conçu pour cacher est nommé “Bedo”, celui pour collecter de l’eau “Doto”, et un souterrain utilisé pour la guerre est nommé “Ahuando”.

Vue d’un souterrain à Saklo.

Vue d’un souterrain à Saklo.

La vieille légende, selon laquelle toute l’armée du Dahomey disparut devant les attaquants nigériens de l’Oyo pour réapparaître plus tard derrière les forces ennemies pourrait bien être vraie : Les soldats du Dahomey se réfugiaient apparemment dans les souterrains! Les souterrains ne contiennent pas de restes archéologiques, car ils ont été constamment nettoyés au fil des années. Ce n’est qu’en creusant sous la couche de poussière du souterrain pour retrouver l’ancienne surface que l’on peut espérer trouver du matériel de l’époque, tel que des tessons de poterie, de vieilles pipes à tabac et du charbon permettant la datation scientifique.

Types de souterrains.

Types de souterrains.

Souterrain à Adovi.

Souterrain à Adovi.

Souterrain à Kana.

Souterrain à Kana..

Fouilles du souterrain colline à Kana.

Fouilles du souterrain colline à Kana.

 

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